Alain Deneault chez Génération nationale «Paradis fiscaux, enfer des peuples»

Génération Nationale a invité le journaliste Alain Deneault, spécialisé en paradis fiscaux, ainsi que le député de Joliette Gabriel St-Marie et Madame Weddad-Antonious d’ATTAC-Québec.

Les paradis fiscaux sont de retour dans l’actualité avec le récent scandale des Panama Papers. Devant cela, une certaine indignation dans la population se fait sentir depuis quelques années avec les mouvements Occupy ou le printemps étudiant ainsi que Nuit Debout et la montée de partis n’étant plus situé au centre et ayant la volonté de s’attaquer à ce problème mondial. En même temps, une certaine incompréhension doublé d’un profond cynisme couve les peuples où il s’agit d’un sujet trop compliqué et l’on ne peut rien faire de toute façon. C’est dans ce contexte que 70 personnes se sont rassemblées en un beau samedi pour parler de fiscalité frauduleuse.

Alain Deneault

« Imaginons que le PQ obtiendrait la majorité en change, le OUI gagne à 75%, Ottawa s’incline et le Québec est souverain. La lutte pour la souveraineté politique ne ferait que commencer. » s’est exclamé Alain Deneault. Selon lui, les législations de complaisance (près de 90 dans le monde) sont une nouvelle manière pour une certaine hyperclasse de se soustraire au contrat social voulant qu’une communauté puisse cesser d’être soumise aux aléas de la vie et coordonne une pensée et consente à une forme de violence légitime sur autrui en la donnant à l’État.

Qu’est-ce qu’un paradis fiscal ? C’est une souveraineté à l’envers. Le journaliste l’illustre par une loi aux Bermudes : chez nous, vous pouvez faire une société exemptée à condition que la société n’ait aucune activité chez nous. Il pense alors que les pays riches devraient mettre sous pression ces États diplomatiquement, car ces lois portent sur tous les territoires sauf le leur. Si Canadien va à la Barbade, il va payer des impôts comme n’importe quelle entreprise.

Les multinationales sont devenues des souverainetés en elles-mêmes. Coca-Cola n’existe pas, c’est une addition d’une myriade d’entités. Ces entités sont autonomes et considérées comme autonomes. C’est la même façon que Google a payé 2.4% d’impôt dans le monde. On ne parle plus d’État mais d’économies : le Japon est une économie, le Québec en est une, etc… Le PDG de Total va rencontrer Poutine c’est comme si le PDG de l’entité Total a rencontré le PDG de l’entité Russie.

Alain Deneault

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Passons maintenant au propos de Gabriel St-Marie, le député réfute l’argument « Le Canada ne peut rien faire tout seul » en pointant qu’il s’agit du même argument qu’utilisaient les conservateurs pour ne pas trop se préoccuper des questions environnementales alors qu’il est clair que le Canada pouvait prendre des initiatives. Avec le projet de loi qu’il a déposé, les parlementaires devront maintenant voter s’ils sont pour ou contre les paradis fiscaux, une première au pays. Sur l’influence de Baystreet, il nous apprit que l’entreprise du nouveau ministre des Finances est enregistré aux Bermudes (WHAT). Le secrétaire parlementaire (ministre adjoint), député de Shawinigan, son associé à des actions aux iles Kaekos. Qui est en charge du financement du PLC ? Stephen Bronfman. C’est un réseau d’amis qui ont des milliards.
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Qu’est-ce qu’ATTAC-Québec ? L’acronyme signifie Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne. Comptant 30 000 adhérents et présent dans 38 pays. ATTAC-Québec fut fondé en 2000. Voici leur site web www.quebec.attac.org pour trouver toutes les positions qui furent exposées lors de la conférence. Positions que nous pourrions résumer par l’expression utilisée par Mme. Wedad-Antonious « Les paradis fiscaux ne sont pas une catastrophe naturelle, ils ont été créés donc peuvent être aboli. »
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Photos : Étienne Boudou-Laforce

Simon Lefranc
Via TvQC