Soutenir la création radiophonique à l’ère du numérique

Hier, dans le cadre de la journée internationale du podcast, plus de cinquante personnes –dont je fais fièrement partie- signaient une lettre ouverte demandant à l’État québécois de se pencher sur la problématique de la création radiophonique à l’ère du numérique, et ce, alors même que nos gouvernants sont en train de redéfinir une nouvelle politique culturelle.

La lettre détaille bien les raisons de s’intéresser à la problématique. Nous en sommes présentement à l’ère du numérique, la radio s’étant largement convertie à la baladodiffusion. Deux problèmes se posent en contexte québécois : « l’absence de création radiophonique au Québec » et « le manque de diversité en terme de rayonnement de la culture et des idées dans l’espace public ». La baladodiffusion, sortant des habituels sentiers de la radio commerciale, favorise une réelle analyse de fond qui s’éloigne de la seule logique communicationnelle. C’est pourquoi les signataires de lettre en appellent à une prise en charge politique de la question.

La chose étant dite, comment procéder pour soutenir la création radiophonique en ligne ? Plusieurs formules sont envisageables. Je citerai en exemple le Fonds Gulliver en France et en Belgique. Financé par des fonds français et belges, en partenariat avec la Radio-Télévision-Suisse et France Culture, le Fonds Gulliver se veut un programme de soutien assez intéressant. Le Fonds peut fournir jusqu’à 5000 euros, suite à la réception des dossiers de candidatures, contenant budget, plan de réalisation et lettre d’intention.

Il faudrait se pencher sur les succès et limites d’un tel modèle, mais force est d’admettre qu’il a le mérite d’exister. Pourquoi le Québec n’envisagerait-il pas de mettre sur pied un fonds de soutien similaire ? Cela serait certainement une bonne nouvelle. D’autres formules pourraient assurément être gagnantes, si tant est qu’on s’y intéresse. Dans tous les cas, la volonté politique sera essentielle pour offrir un tremplin aux créateurs d’ici.

 

Simon-Pierre Savard-Tremblay

Via Le Journal de Montréal