Compte-rendu de notre soirée de lancement, dans L’Aut’Journal:
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MONTRÉAL - C’est dans une salle pleine à craquer de la Maison Ludger-Duvernay que Génération nationale (GN), un nouveau mouvement de jeunes nationalistes qui souhaite remettre la question nationale de l’avant, a procédé à son lancement officiel ce vendredi en la présence de plusieurs têtes d’affiche du mouvement indépendantiste dont Bernard Landry.
« Nous sommes une coalition de gens de gauche comme de droite qui veulent ramener l’idée de nation et une défense accrue de la nation», a affirmé le président du nouvel organisme, Simon-Pierre Savard-Tremblay lors d’une entrevue.
L’ambiance était manifestement à la fête pour le lancement du mouvement. Le salon Laurent-Olivier David de la Maison Ludger-Duvernay à Montréal était si rempli qu’il était difficile de se déplacer parmi un public composé majoritairement de jeunes. On estime à près de 150 personnes le nombre de gens qui étaient présents pour l’occasion.
On pouvait reconnaitre plusieurs figures connues du monde militant, notamment d’Option nationale (ON), du Bloc Québécois (BQ) et du Parti québécois (PQ), mais aussi de nombreuses personnalités publiques telles que l’ancien premier ministre Bernard Landry, le chef d’ON, Jean-Martin Aussant, des historiens comme Éric Bédard et Gilles Laporte ainsi que Louise Mailloux de l’équipe de l’aut’journal.
Un retour en force l’idée de nation
« Quand une nation peut être libre, elle a le devoir de l’être», a déclaré d’entrée de jeu l’ancien premier ministre Landry. Lors de son intervention, il a rejeté la dichotomie gauche/droite dans le débat sur l’indépendance du Québec. « L’indépendance du Québec, n’est ni à gauche, ni à droite, elle est en avant! Je pense que l’indépendance à gauche c’est une imposture!», a lancé le premier ministre sous un tollé d’applaudissement.
« Il faut créer une fraternité qui n’a rien à voir avec les origines ethniques, mais qui à voir avec la solidarité, la modernité, la fraternité», a-t-il dit. Par ailleurs, M. Landry s’est inscrit en faux avec le concept d’accommodements raisonnables.
« Le peuple québécois, comme toutes les peuples du monde, comme toutes les nations du monde mérite d’être reconnu de par le monde. Il mérite lui aussi sa place à l’ONU auprès de tous les autres pays. Je suis convaincue que nous avons tout pour réussir», a déclaré quant à elle, la candidate défaite du Parti Québécois dans Trois-Rivières, Djemilah Benhabib.
«La nation est à notre sens un tout, car elle se fonde sur des raisons communes à tout ce qui la constitue. La nation n’a pour nous rien d’une communauté de valeurs ou de tendances politiques. Elle est une communauté historique avant toute chose. À l’heure de la mondialisation, cette dernière est autant menacée qu’essentielle. […] Le Canada est aujourd’hui irréformable. La ‘‘province de Québec’’ est en perte de moyens, […] c’est dans l’indépendance que notre nation s’accomplira pleinement et participera au monde avec les autres peuples libres», a lancé Antoine Pageon-Saint-Hilaire alors qu’il faisait la lecture du manifeste de Génération nationale au public.
Le commentateur Mathieu Bock-Côté a quant à lui fait part de son inquiétude quant à l’avenir de la question. Il a affirmé qu’il fallait sortir de «l’optimisme joyeux», mais voit d’un bon œil la venue de Génération Nationale qui permettrait de revenir aux raisons fondamentales de faire l’indépendance.
Par ailleurs, il a identifié trois raisons qui expliqueraient l’impasse du mouvement souverainiste soient le rapport conditionnel à l’indépendance, la banalisation de celle-ci et l’oubli de la dimension identitaire.
La soirée de lancement s’est terminée au son de la guitare de Mathieu Poirier. Par ailleurs, Génération nationale organisera une seconde soirée de lancement ce vendredi à Québec.