Allocution de Yves Michaud lors du souper-gala des Patriotes 2015 du Rassemblement pour un pays souverain (RPS),le 18 mai 2015

Simon-Pierre Savard Tremblay
Récipiendaire d’un prix mérité

On vous a informé des raisons de mon absence. N’eut- été la présence ce soir
de Stéphane Bédard qui m’ a diffamé le 14 décembre 2000 sans manifester
depuis quatorze ans et cinq mois le regret d’avoir participé au lynchage
parlementaire dont j’ai été la victime, je me serais faite une joie d’être parmi vous. D’autant que le Rassemblement pour un pays souverain (RPS) honore un jeune écrivain québécois de grand talent qui verra l’accession du Québec au rang des pays du monde, libres de façonner leur destin sans tutelle et sans enfarges gênantes à une langue et une culture qui font partie de la richesse des nations.

Le Canada n’est pas le goulag, mais il enferme la nation québécoise dans une tutelle et une minorisation confédérale impropres au plein rayonnement d’une langue et d’une culture singulières en Amérique du Nord, ainsi que le démontre avec talent et brio, celui que vous honorez ce soir, auteur du Souverainisme de province.

Le multiculturalisme, écrit Simon-Pierre Savard-Tremblay, s’inscrit dans une logique proprement canadienne, soit celle d’une mission civilisatrice et thérapeutique doublée de la légitimation par Ottawa de son pouvoir de déterminer quels aspects de la culture québécoise sont acceptables pour inspirer les politiques publiques.

Le décor est planté et l’auteur, sabre au clair, sonne la charge. Le monde de l’information au Québec crève d’ennui avec des chroniqueurs de guimauve et des éditorialistes de complaisance. Rares sont les ferrailleurs et les combattants du désordre établi. Il y a dans SPST des accents de grands polémistes de chez nous, Olivar Asselin, Gérard Filion, Pierre Falardeau, et de France, Léon Bloy et de Paul-Louis Courier : Le provincialisme, selon lui, aplatit la politique et condamne le Québec à la petitesse. Fondamentalement, c’est d’une nouvelle révolution tranquille dont le Québec a besoin. La politique partisane tourne autour de la vente de rêves et non de résultats. Notre condition nationale se résume à une acceptation résignée de solutions inadéquates.

Il est rafraichissant et encourageant que cela soit écrit ! Entre l’auteur et moi, il y a une distance de plus de quatre générations : le battant de la jeunesse, l’intransigeance mesurée de la quarantaine, un soupçon de sagesse de la soixantaine et la dolence octogénaire. Ce qui n’exclut pas de nous retrouver coude à coude dans l’espoir de voir le Québec enrichir les nations du monde de sa présence.

Le Rassemblement pour un pays souverain a eu la main heureuse de décerner son grand prix littéraire 2015 à Simon-Pierre Savard Tremblay. Nous entrerons dans la carrière, Quand nos ainés n’y seront plus, entame le deuxième couplet de La Marseillaise. Je suis rassuré. La relève est à l’œuvre. Les générations à venir verront les lendemains qui chantent et le grand rêve de l’indépendance du Québec se concrétiser. Alléluia !

Yves Michaud

Ancien député de l’Assemblée nationale du Québec.

Au souper-gala des Patriotes 2015 du Rassemblement pour un pays souverain (RPS),le 18 mai 2015